Prime de partage de la valeur en 2025 : Qui peut en bénéficier et comment fonctionne-t-elle ?
Face aux enjeux liés au pouvoir d’achat, la prime de partage de la valeur (PPV) s’impose comme un levier financier pour les salariés, permettant aux employeurs de leur verser un complément de rémunération sous conditions avantageuses. Mais quelles sont les modalités d’application de cette prime ? Qui peut la percevoir ? Quels sont les plafonds d’exonération ? On vous explique tout.

Ce qui change au 1er janvier 2025 : un dispositif élargi
Dès le 1er janvier 2025, les entreprises de 11 à 49 salariés devront mettre en place un mécanisme de partage de la valeur. Cette obligation pourra se concrétiser sous différentes formes :
Prime de partage de la valeur,
Participation aux bénéfices,
Intéressement,
Abondement à un Plan d’Épargne Entreprise (PEE), un Perco ou un PER Collectif.
Ce changement découle de la loi du 29 novembre 2023, visant à renforcer la redistribution des richesses au sein des entreprises.
Qu’est-ce que la prime de partage de la valeur ?
La prime de partage de la valeur a été introduite par la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 dans le cadre des mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat. Elle remplace l’ancienne prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (dite “prime Macron”).
Son objectif ?
Permettre aux employeurs d’attribuer un complément financier aux salariés.
Bénéficier d’une exonération sous conditions.
📌 À noter : Cette prime ne peut en aucun cas remplacer un salaire, une augmentation ou une prime contractuellement prévue.
Qui peut verser cette prime ?
Toutes les entreprises, quel que soit leur effectif, peuvent choisir d’attribuer cette prime à leurs salariés. Les employeurs éligibles incluent :
Les entreprises privées (artisans, commerçants, professions libérales, associations, fondations).
Les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC).
Les établissements publics administratifs (EPA) employant du personnel sous contrat privé (ex. : Agences Régionales de Santé).
Les entreprises de travail temporaire, pour les intérimaires si l’entreprise utilisatrice verse également la prime.
Les établissements ou services d’aide par le travail (Esat) pour les travailleurs en situation de handicap sous contrat d’aide et de soutien.
📌 Dans certaines entreprises, un mécanisme de partage de la valeur est obligatoire.
Quels salariés peuvent en bénéficier ?
Les salariés éligibles doivent être liés à l’entreprise par un contrat de travail, y compris :
Les intérimaires, si la prime est également versée aux salariés de l’entreprise utilisatrice.
Les agents publics d’un établissement public relevant du droit privé.
Les travailleurs en situation de handicap sous contrat d’aide et de soutien en Esat.
📌 À savoir :
Les apprentis sont également éligibles sous les mêmes conditions que les autres salariés.
Les stagiaires, en revanche, ne peuvent pas en bénéficier.
Comment cette prime est-elle mise en place dans l’entreprise ?
L’attribution de la prime de partage de la valeur repose sur :
✅ Un accord d’entreprise ou de groupe, conclu de l’une des manières suivantes :
• Par convention ou accord collectif.
• Par accord avec les représentants syndicaux.
• Par décision du Comité Social et Économique (CSE).
• Par ratification par au moins deux tiers des salariés.
✅ Une décision unilatérale de l’employeur, après consultation du CSE.
Tous les salariés reçoivent-ils le même montant ?
Le montant de la prime peut être uniforme ou différencié en fonction de certains critères :
Rémunération
Niveau de classification
Ancienneté dans l’entreprise
Durée de présence effective sur l’année écoulée
Durée du travail prévue au contrat
📌 À noter :
Les périodes de congé maternité, paternité ou d’adoption sont considérées comme du temps de présence effective et ne peuvent pas réduire le montant de la prime.
Quels sont les plafonds d’exonération ?
La prime de partage de la valeur est exonérée de cotisations sociales et fiscales sous certaines conditions :
Plafond d’exonération | Conditions requises |
3 000 € par bénéficiaire et par an | Prime versée librement par l’employeur. |
6 000 € par bénéficiaire et par an | Si l’entreprise met en place un dispositif d’intéressement ou de participation en plus de son obligation légale. |
Entre le 1er janvier 2024 et le 31 décembre 2026, la prime versée par une entreprise de moins de 50 salariés à un employé dont la rémunération est inférieure à 3 fois le SMIC est exonérée :
D’impôt sur le revenu.
De cotisations et contributions sociales salariales et patronales.
Comment la prime est-elle versée ?
Jusqu’à deux primes peuvent être versées par an, dans la limite d’un versement par trimestre.
La prime doit obligatoirement apparaître sur une ligne dédiée du bulletin de paie.
📌 Le salarié peut choisir d’affecter tout ou partie de cette prime à un plan d’épargne salariale (PEE, Perco, PER Collectif), ce qui permet de bénéficier d’une exonération fiscale supplémentaire.
En résumé : pourquoi s’intéresser à la prime de partage de la valeur ?
Un complément de revenu pour les salariés sans impact sur leur rémunération de base.
Un dispositif avantageux pour les employeurs, avec exonérations sociales et fiscales sous conditions.
Une souplesse dans la mise en place, par accord collectif ou décision unilatérale.
Des montants modulables selon des critères définis par l’employeur.
En 2025, la prime de partage de la valeur reste un dispositif clé pour soutenir le pouvoir d’achat des salariés et inciter les entreprises à mieux partager leurs performances économiques.